Arrivée en Nouvelle-Zélande
Le 11 mai, à 23h45, après 24h d’avion/escale, nous débarquons à l’aéroport d’Auckland. À nous la Nouvelle-Zélande ! (Ci-après abrégée en NZ).
Tout contents, on est bien motivés pour faire de cette dernière étape, un superbe finish (sans vouloir spoil, deux PAF! à l’horizon).
PAF! (l’horizon est parfois plus proche qu’on ne le pense)
Le service bagage n’est pas du tout aussi chaud que nous : le sac de Noémie a décidé de se faire un stop un peu plus long que prévu à Sydney.
Bah, ok, ça faisait un moment qu’il ne nous était pas arrivé une petite mer…anicroche, on ne va pas se laisser abattre pour si peu.
“Quand est-ce qu’on peut espérer le récupérer”
“Dimanche matin à la première heure” (nous sommes samedi matin très très tôt à ce moment-là)
“Parfait, on comptait rester 1 ou 2 jours sur Auckland”
“Il me faut un numéro de téléphone et une adresse pour vous le faire parvenir”
“On a un numéro français et l’adresse sera : un van en déplacement”
“Pas de problème, le numéro suffira, redites-nous simplement où vous serez”
“Faisons comme cela”
CONTRE-PAF. Situation gérée comme des dieux (et ouais toujours plus), Noémie récupère même un super combo trousse de toilette/pyjama (et on reçoit, accessoirement, 67 dollars de dédommagement). Après avoir récupéré le sac de Pierre, on s’insère dans la file d’attente du Bio-check. En NZ, interdit de faire passer la moindre miette de nourriture au travers des portes de l’aéroport, sous peine de recevoir une sympathique amende de 400 dollars (Taux de change : 1 euro = 1,7 dollars néo-zélandais). On déclare donc ce que l’on a dans les sacs et l’on passe le douanier et les rayons X sans soucis. On se retrouve dans le hall de l’aéroport, bien décidés à passer une bonne nuit sur les sièges. Il est 1h30 et on doit pouvoir récupérer notre van après avoir pris une navette à 8h. Le sommeil ne viendra pas, mais l’avantage, dans les aéroports, c’est qu’il y a toujours des choses d’ouvertes. Après avoir pris une bonne douche (ouais ouais douche dans le hall, ce qu’il devrait y avoir dans tous les aéroports en fait), on en profite pour se renseigner sur les banques, les taux de change (toujours aussi pourri dans les aéroports) et pour prendre une carte sim et un forfait néo-zélandais. Il est alors 3h, wouhou, ce que le temps passe vite. On vous fait grâce des 5h suivantes qui étaient super passionnantes : une bonne part d’attente saupoudrée d’ennui.
À 8h, on est sur le pied de guerre et on trépigne d’impatience sur le parking de la navette. À 8h10, elle pointe le bout de son nez et nous emmène, 1km plus loin, au bureau de location Jucy, la société qui nous loue notre van. On est comme des enfants qui s’apprêtent à recevoir leur cadeau de Noël. On rentre dans le bureau, tout jouasses, on s’assoit, et on sort nos permis internationaux.
Débute alors une très longue conversation:
“Bonjour! D’où est-ce que vous venez?”
“On est français”
“Vous avez vos permis?”
“Voilà nos permis internationaux”
“Et, vous avez vos permis français?”
“Non, on a nos permis internationaux”
“Alors je ne peux pas vous donner les clés du van”
PAF! Fin de la très longue discussion.
On tentera de lui filer nos scans, nos photocopies, on lui demandera si un certificat signé par les autorités françaises pourraient suffire?!!! Rien à faire. Pas de permis originaux, pas de van. Pas de van … pas de van (on sait qu’elle n’y est pour rien mais après quasiment 30h sans dormir… un con***** nous reste dans le fond de la gorge).
C’est le début d’une longue session “cherche la solution, essaye encore” (après un passage dépression quand même). Noémie fait jouer ses “relations” sur le groupe facebook “we are backpackeuses”, et demande si quelqu’un a prévu de venir de France dans les prochains jours. Après quelques réponses, une “Clarisse”, très sympa, nous propose son aide. Elle est à Tahiti, et ses parents viennent la voir depuis la Bretagne, la semaine suivante. Il nous faut donc trouver quelqu’un qui ferait Tahiti-Auckland pour prendre le relais. Quelques heures plus tard (après s’être posés dans une auberge) c’est Olivier qui nous répond qu’il fera le trajet en question le lundi 21/05.
On est refait !!!!
D’autant plus qu’on apprendra que Clarisse est en fait une fille de Châtillon-en-Vendelais et que l’on se connaît parfaitement. Le transfert de permis entre nos parents respectifs est donc d’autant plus simple (le monde est petit! Apparemment aussi petit que Châtillon !).
Merci aux gens de nous avoir aidé dans ce léger moment de panique/angoisse/mais qu’est ce qu’on va faire !!
On se trouve donc une auberge dans le centre d’Auckland pour réfléchir au déroulement des prochains jours.
Prise de marques et balade dans Auckland
Dans l’après-midi de notre arrivée, on dépose nos sacs au Choice backpackers, l’auberge la moins chère de la ville, remplie de personnes venues travailler en NZ (les fameux “Working Holiday Visa”). Après avoir reçu la réponse de Olivier, on se détend un peu et on revoit gentiment notre plan d’arrivée. La fatigue n’aidant pas particulièrement, on se dit que les décisions pourront attendre le lendemain.
Après une bonne nuit de sommeil, on se réveille un peu ragaillardis (toujours bien frustrés quand même, faut pas se mentir, on est dans un dortoir de 10 au lieu d’être dans un van paumés dans la nature) et on repense le plan. Quelques jours à Auckland et une escapade hors de la ville et on devrait être pas mal. On commence par aller se balader et découvrir Auckland : des musées, payants, et … pas grand-chose d’autre. On passe donc la journée à marcher, sans vraiment de but, entre les docks et les rues de la ville.
La capitale est quand même assez étendue et parsemée de collines. On grimpe, on dé-grimpe, on re-grimpe, et on récupère quelques beaux points de vue sur la ville.
Notre petit tour terminé, on rentre à l’auberge.
Le lendemain, on profite de la connexion internet de la bibliothèque (à deux pas de l’auberge) pour mettre en ligne notre dernier article sur la Chine. On précise aussi notre idée d’escapade hors de la ville (qui ne nous a pas particulièrement inspiré au premier abord). Ce sera direction Whitianga (qui se prononce, on l’apprendra plus tard, Fitianga. Logique) sur la côte est de la péninsule du Coromandel (sortez vos cartes).
Whitianga
3 jours après notre arrivée, on se lève de bonne heure, on laisse nos gros sacs à l’auberge et on se dirige vers le sud de la ville. Le plan : faire du stop jusqu’à Whitianga. On sort d’abord du centre et on s’éloigne un peu d’Auckland en prenant une sorte de RER. On s’arrête à 20km, et on va se poser sur une des bretelle d’entrée du grand axe nord-sud. 30 min plus tard, on est assis dans la caisse d’un ancien agent de sécurité du Eden Park (stade de rugby). On parle rugby jusqu’à qu’il nous dépose (après avoir dépassé sa sortie habituelle) sur la route menant vers la côte est de l’île. Pas même 5min plus tard, c’est un australien, venu bossé ici, qui nous embarque. Changement d’accent, le mec nous raconte, sans beaucoup de pauses, tout ce qui lui est arrivé depuis qu’il est là.
Aparté accent et prononciation
Après 6 mois passés en Asie, on s’était bien habitué à l’accent anglais des asiatiques ou à l’absence d’anglais. On était donc plutôt content de retrouver un pays anglophone jusqu’à ce qu’on parle avec les premiers néo-zélandais. Ils ont un accent bien particulier et bien prononcé, qui fait qu’au départ, il était plutôt compliqué de comprendre tous les mots d’une phrase. Mais bon, on s’y fait finalement assez vite et assez bien, et les intonations et les contractions sont plutôt plaisantes à entendre et à utiliser.
Fin de l’aparté accent et prononciation
Il nous avance d’une vingtaine de kilomètres et nous dépose à un rond-point avant de reprendre sa route. 10 mon plus tard (pas vraiment le temps de s’ennuyer) on se retrouve à bord d’un camion. L’homme, à la retraite, continue de “rouler pour le fun et arrondir ses fins de mois”. Il nous emmène, à travers les collines, jusqu’à la côte.
Un pick-up nous emmène ensuite jusqu’à la ville de Tairua. On y fait une pause pique-nique devant la baie (on prend le temps de jouer avec les mouettes, qui se sont amassées dès qu’on a posé nos fesses à table).
Sandwichs terminés, miettes distribuées, on se relève pour aller se poser au bord de la … “Hey, vous allez à Whitianga?”. Pas le temps de lever notre pancarte, une femme nous accoste et nous embarque. Elle va justement chercher son fils au sport. On se retrouve, 40 km plus tard et 30 min plus loin, dans le centre-ville de Whitianga. Il nous aura fallu un peu plus de 5h pour parcourir les 150 kms. Easy peasy le stop en NZ. On rejoint une auberge vue sur booking en longeant la plage.
On y pose nos sacs et on ressort pour profiter du coucher de soleil avant d’aller faire quelques courses (une superbe cuisine est à disposition, et ça, ça n’a pas de prix).
Le lendemain, on loue des vélos à l’auberge, et on traverse la petite baie en ferry. Le plan est de rejoindre une plage, à 18 kms, où l’on peut creuser un trou dans le sable pour y faire apparaître de l’eau chaude. On pédale tranquillement et l’on se fait quelques arrêts en route (pour admirer le paysage, et pour reprendre notre souffle, c’est que la côte est une succession de descentes et de montées parfois bien violentes).
On traverse la campagne (on adore la campagne!!!), on prend notre temps, on apprécie le décor de collines verdoyantes habitées de vaches ou de moutons.
Après quelques kilomètres, on s’arrête à l’un des points recommandé par l’aubergiste : Cathedral cove. Après une côte, particulièrement méchante, qui nous fera poser pied à terre, on dépose les vélos et l’on rejoint une plage en contrebas (une bonne demi-heure de marche qui détend les cuisses et les mollets). On y découvrir une falaise, qui coupe la plage en deux, et percée d’une grande cavité.
On fait le tour de la plage, on se pose sur les rochers face à l’océan et on respire (on s’entraîne rapidement à la pose selfie, dont on n’est toujours pas des maîtres).
On remonte ensuite vers nos montures et l’on reprend la route. Quelques kilomètres plus loin, en direction de la “Hot Water Beach”, on se rend compte qu’on n’a pas vraiment géré notre timing et que l’on aura pas le temps de revenir à l’auberge si l’on s’y rend. On fait donc demi-tour et l’on rejoint (avec toujours autant de peine dans les montées) l’embarcadère du ferry. On retraverse, on retourne faites quelques courses et l’on rentre à l’auberge.
Retour à Auckland et journée sur Rangitoto Island
Le lendemain, on reprend une petite pancarte et on se pose au bord de la route retournant vers Auckland.
Il nous faut patienter 45 min avant qu’un couple ne s’arrête pour nous prendre. Ils viennent d’acheter un van pour descendre dans le sud de l’île et ramène la voiture qu’ils ont emprunté pour venir chercher ledit van. On monte donc dans l’auto avec mademoiselle (pas de place pour 3 dans le van). On s’arrête à Tairua le temps qu’ils y fassent quelques courses (notre avant-dernier stop à l’aller) et ils nous déposent ensuite non loin du grand axe nord-sud déjà cité au-dessus. Moment pique-nique avant de nous reprendre la position pouce et pancarte en l’air. Notre dernier chauffeur est un irlandais vivant en NZ depuis plus de 30 ans. Il se rend au Auckland pour y jouer de la musique dans un pub … à deux pas de notre auberge! Au poil! On trace donc la route pendant 2h et on se retrouve, aux portes de l’auberge, en fin d’après-midi. Le soir, on va faire un tour au pub pour profiter de la musique dont il nous avait fait écouter un échantillon dans la voiture (et déguster une bonne Guinness, c’est un pub que diable!). Le lendemain, le temps nous empêche de vraiment sortir, ce sera donc journée repos.
Le surlendemain de notre retour en ville, on se lève avant l’aurore pour prendre un ferry vers l’une des îles au large d’Auckland : Rangitoto Island. C’est une île volcanique (la région en est truffée) propice à la rando. On quitte le port à 7h30, on dépasse les docks de chargement (dont les immenses grues semblent décidées à aller piétiner le centre-ville) et à 8h, on pose le pied sur le débarcadère.
A nous les sentiers! On longe d’abord la côte en traversant les “bush” et les pierriers laissés par d’anciennes coulées de lave.
On découvre la faune de l’île, principalement peuplée d’oiseaux, dont les chants nous accompagneront tout au long de la rando.
Après 2h de marche, on arrive à l’une des baies d’amarrage de l’île et on profite de la vue.
On a aussi l’occasion d’assister à la trempette d’un des habitant (dont on ne connaît pas le nom, désolés). Attention, moment d’ornithologie intense.
On dépasse la baie et on bifurque vers le centre de l’île pour grimper au sommet. Autant on n’est pas des pros du vélo, autant la marche c’est un peu devenu notre “dada” (comme dirait l’autre). En 30min, on rejoint le cratère, et après en avoir fait le tour, on atteint le sommet. De là, on a une vue sur toutes les îles alentours et sur la ville qui s’étend sur la côte.
Quel meilleur endroit pour une pause pique-nique? (question rhétorique). Sandwich et salade engloutis, on redescend tranquillement vers la jetée pour y attendre le départ du ferry du retour. On se pose sur les quais pour un petit bain de soleil et l’on fait la rencontre de Samantha (Noémie est très forte pour les noms, et, étrangement, pour imaginer les pensées dans animaux).
Après avoir retraversé (et avoir quitté, avec un peu de peine, Samantha), on rentre à l’auberge.
Notre dernière journée à Auckland est plutôt calme et nous permet la rédaction de l’article que vous venez de lire.
Hier soir, on a récupéré nos permis, et ce matin on va choper notre van. Ensuite : à nous les routes et la liberté !
Pour les photos, comme d’habitude, vous pouvez cliquer ici:
Ou là
Et
Jjg
Très jolies photos et quelle histoire !! Très drôle ce récit et encore une fois ..bien écrit
Bonne continuation
C et jj
GougeonSauvage
Hey!
Merci bien ! C’est un plaisir que de vous faire plaisir ;).
A tantôt
Pauline S
Ça a l’air super ! Bonne route pour la suite !
GougeonSauvage
Merci :). La route se passe tranquillement pour le moment 😉
jo
magnifiques vos prises de vues, des pros, super, à bientôt
GougeonSauvage
Merci à vous de suivre. Ça nous fait plaisir que ça vous plaise 🙂