Xi’an : arrivée et première journée
Nous avons quitté Chengdu, en train de nuit, le 26 avril. Après 10h de trajet, nous arrivons à Xi’an en tout début de matinée. Nous avions réservé des lits en dortoirs donc on se présente directement à l’auberge (après avoir pris le métro, le bus que la réception nous avait indiqué étant introuvable). En arrivant, on demande une nuit supplémentaire car on compte rester quelques jours dans les alentours.
Le prix initial étant de 45 yuan par personne, on tique un peu quand la réceptionniste nous dit “pas de soucis, il nous reste des places pour demain soir, ça sera 100 yuans par personne”. “What the fuck?!!” est, mot pour mot, notre réaction. “Eh oui, normal, ce sont les vacances à partir de demain”. Mais c’est bien sûr, 13 euros pour un lit en dortoir! Merci mais non merci.
On va quand même poser nos sacs et on ressort directement, en quête de prix plus abordables pour le lendemain. 3 autres guesthouses plus tard, on trouve des lits à 70 yuans par personne (les 2 premières indiquaient aussi 100 yuans, les mecs se font bien plaisir).
Contents (mais pas tant) de notre trouvaille, on va se poser dans un petit resto de nouilles, où on mange sans doute, les meilleures noodles de notre voyage. Le patron est vraiment cool, le menu (une dizaine de choix) est traduit en anglais, et on le voit préparer nos pâtes, toutes fraîches, dans le fond de sa cuisine. Bien refais (on reviendra le lendemain), on passe le reste de la journée à se promener en ville. Le centre étant censé être une vieille-ville, on est un peu déçus quand on longe et on serpente entre les hauts bâtiments tous neufs. Mais bon, les rues sont bordées d’arbres, qui apportent une ombre plus que bienvenue, et l’on arrive finalement à s’écarter des grands axes et à se perdre dans les plus petites rues.
Après avoir fait un stop “courses café/noodles/bière”, on rentre à l’auberge. Le soir, on participe à une soirée organisée : “dumpling party” où on apprend à confectionner des dumpling (sortes de gros raviolis) et à les manger (ça on sait déjà comment faire).
On est peu nombreux, ce qui nous donne l’occasion d’échanger avec les autres convives : une londonienne, deux japonais et un chinois qui parle anglais (plutôt cool car plutôt rare). La peau du ventre bien tendue, on va sereinement se coucher pour être chaud pour le lendemain.
L’armée de terre cuite
Bon on n’apprécie pas particulièrement se mêler aux foules (en Chine, sans doute encore moins) mais l’armée de terre cuite est un des “immanquables” de la Chine. Depuis le début de la planification du voyage, le site était dans les petits papiers de Noémie. Le lendemain de notre arrivée, après avoir changé nos sacs d’auberge, on prend donc le bus en direction de “The place to be in Xi’an” (“la place pour être”, vive la traduction mot à mot). À peine arrivé, on comprend qu’il va falloir jouer des coudes pendant toute la visite. C’est littéralement blindé de monde. On fait la queue pour passer rapidement aux toilettes, on refait la queue pour prendre nos billets et on re-refait la queue pour le contrôle des billets (en vrai on re-re-refait la queue parce qu’il y a deux contrôles de sécurité).
Aparté “queue à qui mieux mieux”
On ne l’a peut-être pas encore assez dit, mais, en Chine, il y a du monde partout, tout le temps. Surtout dans les villes et les endroits touristiques. Et qui dit monde, dit files d’attente. On s’est donc retrouvé à faire la queue un peu partout et n’importe où : pour entrer dans les gares, pour prendre le train, à tous les guichets possibles et imaginables. Tout ça pour en venir au fait que les chinois, et bien ils sont chauds des files d’attentes. Et, définitivement, la gruge fait partie intégrante du jeu, et ils ont eu le temps de passer maître dans la discipline. Alors il faut très vite mettre ses habitudes de gens bien rangés de côté si tu veux avancer (ou développer jusqu’au summum ton niveau de patience).
Fin de l’aparté “queue à qui mieux mieux”
Bref, on rentre finalement sur le site. Concrètement, il consiste en quatre grands hangars, appelés fosses, qui hébergent les différentes partie de l’armée.
Aparté historico-mégalo
Paf, même pas le temps de souffler. Un aparté peut en cacher un autre.
Ce que l’on vient visiter et voir ici, c’est une ribambelle de statues de soldats en terre cuite (l’idée doit être passée maintenant). Cette armée est présente pour protéger la tombe du premier empereur de Chine : Yin Zeng. Surtout pour protéger l’ego surdimensionné de l’empereur mégalo (yo Kuzco). En effet, la construction de son immense tombe débute dès son action au trône, il n’est alors âgé que de 13 ans. Et pour l’accompagner dans la mort, l’homme souhaite qu’une armée reflétant toute sa puissance soit présente à ses côtés.
Fin de l’aparté historico-mégalo
On décide de prendre la visite à l’envers, en se disant que la grande partie des gens suit le sens indiqué. Ha…ha…ha. On commence par le musée abritant 2 chars de bronze ayant été retrouvés dans la fosse principale, l’un des clou de la collection. Ils sont effectivement superbes et magnifiquement ouvragés (surtout pour l’époque) mais le lieu d’exposition (petite salle sombre en sous-sol) devient trop étouffant. On ressort donc rapidement pour nous rendre dans la plus petite et la moins renommée des trois fosse. C’est là que l’on passera le plus de temps (les gens ne s’y attardent pas trop, ce qui nous laisse plus d’espace pour apprécier le spectacle).
Après avoir fait le tour, on passe aux deux autres fosses suivantes. Elles sont toutes deux remplies de statues, déposées là au fond de leurs tranchées et alignées en formation militaire.
Le nombre de soldats en formation dans la fosse n°1 est réellement impressionnant (ce qui en fait l’endroit le plus prisé du site, et par conséquent, celui où on passera le moins de temps).
Chaque statue arbore un visage différent et les détails donnés aux carrures et aux armures des hommes sont bien fous.
Bref, même si l’endroit est blindé de monde, on ne peut s’empêcher d’apprécier le travail des artisans ayant mis sur pieds ces soldats, et celui de ceux qui sont en train de les déterrer et de les ré-assembler. À la fin de notre visite, on rentre en ville, on retourne manger un super bol de nouilles et l’on rentre faire une pause à l’auberge.
Le lendemain, journée de pause avant de prendre notre train vers notre prochaine destination.
Pingyao
Après 10h de train, on atteint Pingyao à 4h30 du mat’.
Plein d’entrain et d’enthousiasme après une nuit réparatrice (haha), on prend nos petits pieds et l’on se lance à la recherche de notre guesthouse. Merci la localisation de maps.me, on débarque dans la maison d’hôte plus de 2h plus tard (après s’être finalement arrêté dans un hôtel pour demander de l’aide à la réceptionniste : bien compliqué quand on n’a pas de traducteur).
Mais bon, on est accueilli comme des princes par le fils de la propriétaire, et on s’installe dans notre chambre après un petit café. On prend le temps de se reposer après notre nuit de train et notre vadrouille nocturne et on sort pour se balader dans le vieux centre aux alentours de midi. Grave erreur ! Le centre-ville est bondé ! On en vient à regretter notre “balade” d’arrivée. On s’extirpe tant bien que mal de la masse et on retrouve le chemin de la sortie en passant pas les petites ruelles délaissées. On se trouve quelque chose à manger juste à la sortie de « Pingyao intra-muros » et on rentre vers l’auberge pour se balader dans le quartier (enfilade de maisons et de ruelles copié-collé, un peu déstabilisant mais vraiment chouette).
Le lendemain, le plan était de se lever tôt pour éviter la horde de touristes qui assiège la ville à partir de 9h30. On ne se réveille qu’à 8h30 et on reporte directement le plan au lendemain. On passe la journée à lire, à écrire, et à jouer (les bonnes vieilles habitudes ne se perdent pas aussi facilement). On sort quand même faire une balade autour des hauts murs pour prendre l’air.
Le surlendemain, on est d’attaque et on gagne le centre-ville à 8h. Bonheur et béatitude, il n’y a quasiment personne. On prend donc le temps de déambuler et de parcourir le centre en long, en large et en travers. On découvre de minuscules ruelles, de grandes cours intérieures (assez typique comme organisation de demeure : beaucoup sont entourée de murs qui protègent des cours plus ou moins importantes) et on profite du calme.
Petit à petit, les boutiques et les échoppes ouvrent et s’installent et les touristes débutent tranquillement leur invasion. On s’écarte donc des rues principales et après avoir terminé notre tour des rues annexes, on sort de l’enceinte pour regagner les quartiers résidentiels.
Après une petite pause à la maison, on ressort pour faire un nouveau tour dans le quartier où l’on découvre, tous les jours, de nouveaux petits passages et endroits cachés.
Pour notre dernière journée, on reste au calme (pas trop envie de retourner dans la cohue du centre-ville) et on termine notre étape à Pingyao par un nouveaux tour des remparts extérieurs.
Le soir, nouveau train de nuit pour notre dernier stop chinois : la région de Pékin.
Pour les photos, c’est par ici (pas vraiment beaucoup plus):
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