Nous avons passé la frontière Thaïlande/Laos le 25 janvier au niveau de Houey Xai. Après 2h30 de bus depuis Chiang Raï (car des années 60 qui roule toutes portes ouvertes et qui fait également office de transport scolaire) nous avons atteint le poste frontière thaïlandais. Le passage se fait easy peasy, et, comme pour la frontière Myanmar/Thaïlande, nous arrivons au bout du pont de l’amitié. Seulement, ici, pas question de le traverser à pieds. Une navette payante nous attend et nous emmène de l’autre côté (5 min de trajet, merci bonsoir). On s’acquitte de nos 30$ de visa par personne, on récupère notre joli petit tampon, et nous voilà au Laos!
2 jours de croisière sur le Mékong
Nous avions décidé, avant de quitter Chiang Raï, de rejoindre Luang Prabang en “slow boat” (embarcation bien lente, comme son nom l’indique, qui descend le Mékong jusqu’à Luang Prabang). Avec notre visa en poche, on se dirige en tuk-tuk vers la jetée. On y arrive vers 10h30, on se dirige vers le guichet et l’on apprend que le prochain bateau part à 11h30, et qu’il reste des places: parfait! C’est 220 000 kips par personne (nouveau pays nouveau taux de change : 1€ = environ 10000 kips), moins parfait vu que l’on n’a pas encore retiré. Le distributeur le plus proche ne fonctionne évidemment pas et c’est un petit 3km A/R que je (Pierre) me tape jusqu’au prochain village. Distributeur fonctionnel trouvé, argent retiré (et paf millionnaire en 10 secondes!) et tickets achetés, on a juste le temps de se prendre des sandwichs avant d’embarquer.
On jette l’ancre après avoir attendu un dernier groupe arrivé un peu à la bourre. Pas de chance pour eux puisqu’il y a plus de tickets vendus que de places assises (la tuile). Ils se retrouvent donc, soit parqués à l’arrière du bateau à côté du moteur (et c’est pas du petit moteur dernier cri) soit assis sur leurs sacs dans l’allée, pour les 6 prochaines heures.
Le trajet (pour nous tout du moins vu qu’on est posé sur une banquette qui s’est rajoutée au dernier moment) se passe plutôt bien: on profite de la vue offerte par le Mékong et ses berges. On croise quelques petits villages perdus au milieu de rien, et qui ne semble desservis que par bateau, quelques troupeaux de vaches, broutant tranquillement sur les plages, et de magnifiques paysages montagneux (certains diraient “karstiques”).
La journée se passe donc doucement, au rythme des flots du fleuve, mais certains et certaines la font passer plus vite en picolant sévèrement (jusqu’à devoir être portés pour débarquer, coucou la réputation des occidentaux auprès des locaux). En fin d’après-midi, nous arrivons à Pakbeng, pour une halte nocturne: il n’est pas possible de naviguer de nuit étant donnés les courants (on a croisé de nombreux tourbillons) et les rochers émergeant un peu partout.
Sur la jetée, nous sommes accueillis par des enfants demandant à peu près tout et n’importe quoi (de la banane au crayon, moment un peu malaisant même si ce ne sont pas les premiers que l’on croise) puis par les propriétaires de toutes les guesthouses du village. Depuis notre départ, on a eu le temps de prendre l’habitude de laisser se décanter le flot de touriste et de ne s’approcher qu’à la fin. Tous les prix proposés sont “kif kif bourricots” et l’on accepte une chambre pour 60 000 kips (~6€, petit rappel pour ceux qui n’auraient pas suivi). On grimpe dans un tuk-tuk où se trouve déjà un groupe de 10 personnes et l’on parcourt les … 400m (ouais quand même) nous séparant de la guesthouse. On pose nos sacs, on va faire un tour rapide dans le village (petit et globalement composé de guesthouses et de restaurants: typique à souhaits) et l’on jette notre dévolue sur un petit restau de la rue principale (qui se trouve être quasiment l’unique rue). Après une bonne nuit de sommeil, on rembarque à 9h le lendemain.
Le bateau est moins plein et chacun trouve une place. On redécouvre des paysages similaires à la journée précédente (encore plus beau selon Noémie) et l’on atteint la jetée de Luang Prabang en milieu d’après-midi. Enfin, on atteint la jetée située à 10km de la ville : il y a peu, on débarquait dans la cité et l’on grimpait les marches menant au palais royal. Mais aujourd’hui, c’est la “mafia des tuk-tuk” qui fait sa loi et qui vous conduit pour 20 000 kips/personne (on ne va pas faire des rappels du taux de change à chaque fois) jusqu’au centre-ville. On décide de faire de la résistance et après avoir regagné l’axe principal, on lève nos petits pouces et on affiche nos plus beau sourire : c’est parti pour 1h de stop.
On verra beaucoup de pick-up (principal véhicule du pays, on comprendra très vite pourquoi par la suite) et de camionnettes nous dépasser, en levant eux aussi le pouce (les petits salauds = dit en toute sympathie), avant qu’une voiture ne s’arrête. On se presse de la rejoindre, on confirme qu’ils se rendent bien à Luang Prabang, on dépose nos sacs dans le coffre et on se calle sur la banquette arrière (résumé en une phrase de la vie normale d’un auto-stoppeur). On se retrouve en compagnie de 3 étudiants à l’Université: Pui, Mi et La (on vous donne l’orthographe en phonétique). Pui parle un peu le français et nous pouvons échanger durant les 20min de trajet vers la ville. Ils nous déposent finalement à 10min à pieds du centre-ville et en bons auto-stoppeurs, nous les remercions chaleureusement avant de ré-endosser nos sacs et de reprendre nos petits pieds. N’ayant pas réservé de guesthouse pour la nuit, nous errons doucement dans les rues du centre à la recherche d’une chambre pas trop chère : c’est une denrée qui se fait rare, depuis quelques années les prix ont explosé. On croise finalement une expat’ qui nous indique la rue des chambres “cheap”. Après 15min, on s’arrête dans une des nombreuses auberges que l’on croise (la moins chère était pleine, nous y retournerons le lendemain) et l’on se prend 2 lits en dortoir pour 40 000 kips/personne. On y dépose nos sacs et on se rend directement au Night market pour trouver notre repas du soir. Le marché est juste immense : il s’étend sur toute la longueur d’une des artère principale de la ville. Les étals de vêtements et de souvenirs en tous genre se mêlent aux vendeurs de Lao Lao (alcool local) proposant des bouteilles contenant des serpents ou des scorpions. Une partie du marché est quand même réservée à l’alimentaire et nous trouvons, pour le plus grand bonheur de notre petit budget, des barquettes de “fried rice” et “fried noodles” pour 10 000 kips (Noémie a même la joie de retrouver des rouleaux de surimi/crudités). On rentre à l’auberge avec notre pitance (petit passage au supermarché pour une petite bière, faut pas déconner quand même) et l’on se pose. On passera une nuit plus ou moins reposante, rythmée par les bruyantes éructations de nos compères de dortoirs (des types plutôt crades qui laisseront la douche et les toilettes dans un état difficilement descriptible).
4 jours à Luang Prabang et aux alentours
1ère journée : la découverte n’est pas forcément au rendez-vous
Le lendemain de notre arrivée, nous décidons de prendre notre temps. Après avoir passé la matinée à planifier nos 3 prochaines journée (pour Noémie) et commencé l’article sur Chiang Raï (pour Pierre), on change d’auberge et ce pour les 4 prochaines nuits. On retrouve des lits en dortoirs dans la guesthouse découverte la veille : la Mojo guesthouse (25 000 kips/personne). Le dortoir est bien plus grand, les toilettes/douches sont propres et le public backpacker nous correspond davantage, le tout pour moins cher : au poil. On profite du reste de la journée pour se trimballer en ville et pour terminer l’article débuté la veille. Le soir, on retourne au marché de nuit où l’on croise Marie et Benjamin, un couple de français déjà rencontré dans le slow boat et en ville la veille (durant notre quête “trouver un lit pour la nuit”). Nous mangeons ensemble, à un des buffet “rempli ton assiette au maximum pour 1€50” et l’on se donne rendez-vous le lendemain pour une petite escapade en dehors de la ville.
2ème journée : petite balade en bonne compagnie
Le surlendemain de notre arrivée, après avoir passé une matinée tranquilou (mette l’article Chiang Raï en ligne, ouais ouais des fois ça demande du temps) on retrouve Marie et Benjamin pour aller manger ensemble le midi. Il connaisse un petit restau’ sympa et l’on se retrouve donc tous les 4 à table. Après un repas à base de Bo-Bun, currys et autres (plus que pas mal), on se dirige vers l’extérieur de la ville. On traverse un pont de bambou enjambant la Nam-khan (un des nombreux affluent du Mékong) et l’on gagne le village de Ban Xangkhong.
On traverse le village, tout en longueur, en prenant la rue principale en travaux. Au coin d’une maison, on tombe sur un habile personnage (vous avez dit … habile?) se hissant en haut d’un cocotier pour en récupérer les fruits.
Nous faisons ensuite une petite pause au bord du Mékong en milieu d’après-midi (et plusieurs pauses réhydratation, le soleil cogne bien dur).
Après 6km, on fait demi-tour et on reprend le même chemin jusqu’à ce qu’on retrouve la ville, et un bar, pour une bière bien méritée. On va finalement manger au marché de nuit et l’on quitte nos compagnons de journée en fin de soirée.
3ème journée : escapade aux cascades
L’une des attraction de Luang Prabang est la cascade de Kouang Si, située à environ 30km de la ville. Motivés par notre expérience de stop à notre arrivée en ville, on décide de réitérer pour rejoindre la cascade. On fait un peu les flemmards le matin donc on ne se retrouve qu’en fin de matinée au bord de la route, pouces levés et pancarte bien en vue. On reste là, à balancer nos plus beaux sourires aux voitures pendant plus d’une heure : échec total. La motivation, bien entamée par la chaleur, s’éteint complètement lorsqu’une camionnette/tuk-tuk s’arrête à notre niveau. Il y a déjà 8 personnes à l’intérieur et le conducteur nous propose de nous faire l’aller-retour pour 30 000 kips/personne. On accepte l’offre, on rejoint le groupe à l’arrière et nous voilà partis pour 1h de “route” : comprendre piste plutôt que route sur une grande partie du trajet et nid de poules à foison (et c’est de la grosse poule). Bref on débarque en bas de la cascade vers 13h30 et l’on convient d’un retour à 16h30 avec le chauffeur. On prend donc nos petits pieds et on se lance à l’assaut des différents niveaux qui composent la chute d’eau et qui consiste en une succession de bassins. Les 2 premiers niveaux sont couverts de monde, que ce soit dans l’eau (on peut se baigner, wouhou!) ou à l’extérieur. On décide donc de grimper plus haut et bien nous en fera.
Plus on grimpe, moins il y a de monde, et on finit par se retrouver quasiment seuls, sur un petit sentier montant à la source de la cascade.
On fait, malheureusement, demi-tour avant de l’avoir atteinte parce qu’on veut prendre le temps de se baigner avant de devoir repartir. En redescendant, l’on s’arrête au premier bassin que l’on croise et où il est possible de plonger une tête. L’eau, bleu turquoise, nous appelle et on y saute comme des enfants.
Elle a beau donner envie, ça reste une eau de cascade, donc elle est bien fraîche … mais bon on a connu la Manche en automne (voir en hiver pour Noémie). Et puis après 1h30 de marche, c’est toujours agréable, alors on prend le temps de se prélasser. L’heure de rejoindre le tuk-tuk approchant, on se rechange un peu à contrecœur et on regagne le parking, puis le centre-ville.
4ème journée : on traverse le Mékong
Pour notre dernière journée, on rejoint l’embarcadère du ferry qui nous fait traverser le Mékong. On arrive ainsi dans un petit village paisible où l’on ne croise pas un touriste. On longe le Mékong en nous arrêtant de temps en temps pour découvrir un temple (fresque murales superbes) ou une grotte (profonde où trônent de-ci de là des statues de bouddha).
On passe ainsi la matinée et l’on reprend le bac en début d’après-midi pour retourner manger dans le centre-ville. Petite pause entre 15h et 16h, pour éviter au maximum le soleil de l’après-midi, puis on se dirige vers un point ayant attiré notre curiosité : les anciennes fumeries d’opium. On a un peu de mal à les retrouver (pas d’indications, comme de par hasard) et on se hasarde un peu dans les petites ruelles. On finit par atteindre un petit plan d’eau, couvert de verdure, sur lequel prônent de petites cabanes en bois montées sur pilotis.
Alors, effectivement, ce sont les “anciennes” fumeries d’opium (on ne sait pas où sont les nouvelles) : les cabanes sont toutes défraîchies et le ponton bois y menant, bien délabré.
Après une excursion un peu aventureuse sur le ponton pour aller mettre son nez dans les vieilles bâtisses (absolument aucun intérêt mis à part le plaisir de marcher en équilibre sur du bois pourri), on décide de se trouver un bar ou boire un verre avant de rentrer à la guesthouse. On tombe alors, par hasard, sur Didier et Alexia, les frères et soeurs rencontrés lors de notre trek vers le lac Inle, au Myanmar. On se pose au bar et l’on se raconte comment se sont passés nos périples depuis que l’on s’est quitté. Nous sommes rejoins par Fran (“celuidontlenomnenousrevientpas” évoqué dans l’article Trek Kalaw-Inle lake), et nous migrons du bar vers le marché de nuit pour nous dégoter à manger. On termine la soirée, entre buffet, bières et bonnes marrades : une rencontre fortuite mais fort sympathique.
Le lendemain, départ pour Nong Khiaw et les montagnes du nord du pays pour une petite semaine rythmée par de grandes balades.
Pour le reste des photos, qui nous aime nous suive par ici :
Marie LM
Les cascades et les paysages de la croisière….. (smiley coeurs sur les yeux ++++++++)
al
De toute beautey !