Le 1er mars, après 5h de bus depuis Battambang, nous arrivons à Phnom-Penh. Une fois les bouchons passés, on se retrouve dans le centre-ville et on débute l’opération “trouve ta guesthouse”. On arpente la ville pendant quasiment 2h, en allant demander les prix de chaque auberge que l’on croise (avec sacs sur le dos et chaleur intense, c’est une vraie promenade de santé). Finalement, on se trouve une chambre pour 4 (12$ à 4 on est plutôt content de la trouvaille) dans le quartier des “backpackers”. En vérité, il faut bien chercher pour les trouver les backpackers. On croise principalement des hommes d’une cinquantaine ou soixantaine d’années (seuls ou accompagnés). Après nous être posés, on va faire un tour dans le quartier histoire de prendre nos marques pour les 4 prochains jours.
Noémie ayant des connaissances à Phnom-Penh (des collocs du temps où elle était en Guyane, vous savez, la fameuse île), on retrouve Emilie et Maud dans un bar au bord du Mékong. On migre ensuite tous ensemble vers notre auberge pour nous prendre quelques bières (meilleure et moins chère qu’au bar, l’hésitation n’est pas très longue).
Sur le retour, on comprend pourquoi une partie des touristes sont seuls: tout le long des rues, on retrouve des bars devant lesquelles attendent gentiment des femmes (plus ou moins jeunes). Bon on vous fait pas un dessin, vous aurez compris le principe.
Première journée : balade sous le cagnard
Le lendemain de notre arrivée, on fait les fainéants le matin et on réfléchit aux choses à faire en ville. En début d’après-midi, on se décide quand même à bouger pour une expédition administrative : direction l’ambassade vietnamienne. On traverse une partie de la ville à pieds, sous le soleil assez méchant de l’après-midi, à l’affût du moindre coin d’ombre. Après 4km, on atteint l’ambassade et on ouvre, avec joie, la porte du bureau climatisé des demandes de visas. On se renseigne rapidement sur le prix de la demande et l’on se rend compte qu’il est bien supérieur à celui que l’on peut trouver sur internet. On profite quand même de la clim’ quelques minutes de plus en feuilletant des bouquins de photos du pays (bien alléchantes). Après avoir bien séché, on se relance dans la chaleur étouffante du milieu de journée et on se dirige vers un des marché de la ville. On y fait un petit tour assez rapide, ne trouvant pas grand-chose de remarquable. On reprend ensuite le chemin du retour vers la guesthouse, que l’on rejoint en fin d’après-midi (après un stop boissons fraîches bien mérité).
Deuxième journée : prison S-21
Pour notre deuxième journée, on reste encore une fois en ville et l’on se rend à la prisons S-21 en début d’après-midi. S-21 est un des lieux qui a été utilisé par les khmers rouges lorsqu’ils régnaient sur le pays. Toute personne dérangeante, ou potentiellement dérangeante était amenée de force dans cette prison, à grands coups de fausses accusations. Les prisonniers étaient torturés (hommes, femmes et enfants sans distinction) afin qu’ils avouent leurs torts imaginaires. Ils étaient ensuite emmenés à l’extérieur de la ville, dans les “killing fields” pour y être exécutés (voir l’aparté historique dans l’article Battambang et l’article Bophana).
La visite du lieu se fait à laide d’audio-guide, racontant bâtiment apres bâtiment, le fonctionnement du lieu, l’histoire des personnes en charge de la prison mais aussi l’histoire des prisonniers et des sévices qu’ils ont subi.
On passe ainsi de grande cellules collectives où les prisonniers étaient amassés, pieds et mains enchaînés, attendant leur tour pour “l’interrogatoire”, à de plus petites cellules où certains prisonniers étaient détenus, à l’écart. Dans quasiment toutes les pièces, en plus de l’audio-guide, de grandes pancartes racontent, expliquent et témoignent de la cruauté et de la folie des cadres des Khmers rouges.
La visite nous prend plus de 3h tellement il y a de choses à emmagasiner. Si vous voulez plus d’informations sur cette période du pays, qui s’imbrique dans une histoire bien plus larges (dont nous ne sommes, pays occidentaux, pas seulement spectateurs), on vous invite à vous renseigner par vous-mêmes. Vous pourriez ainsi combler, comme nous, des lacunes historiques importantes. Ces pans de l’histoire ne sont que trop vite passés dans nos leçons de collégiens ou de lycéens.
On ressort de la prison S-21 avec une sensation de malaise mais également de la gratitude. Malaise car le lieu nous rappelle directement ce dont est capable l’être humain (tellement ingénieux lorsqu’il s’agit de faire souffrir ses congénères) et gratitude envers ceux qui ont su faire perdurer ce lieu de témoignage.
Après cette visite, on prend le temps de se poser autour d’un jus de fruit frais pour se remettre tranquillement de nos émotions. On va ensuite faire un coucou à Maud et Emilie dans leur appartement situé à 2 blocs de là et on rentre finalement à la guesthouse.
Troisième journée : nouvelle virée pédalante
Dernièrement, on est plutôt portés sur le cyclisme. Pour notre dernière journée à Phnom-Penh, on se loue donc des vélos pour nous rendre sur l’île de la soie (Koh Dach à une dizaine de kilomètres au nord de la ville). En fin de matinée, nous arrivons à l’embarcadère du petit ferry qui va nous emmener sur l’île.
Il nous faut à peine 15 min pour rejoindre l’île de Koh Dach, et, après une petite pause boisson, on se remet en selle vers une des fermes de verre à soie. On l’atteint après 3 km, on pose nos vélos et on paye nos tickets. L’homme qui était guichetier à l’instant récupère sa casquette de guide et nous explique les différentes étapes permettant la récupération du fil de soie de verre. Les verres sont élevés depuis l’œuf jusqu’au papillon (en passant le stade de larve, de verre puis de cocon). Les oeufs des papillons sont ensuite récupérés et un nouveau cycle recommence.
Noémie apporte rapidement la main à la pâte et tourne joyeusement la petite manivelle permettant d’extraire le fil de soie à partir du cocon (une tâche de femme nous indique notre guide avant de nous laisser finir le tour par nous-mêmes).
On découvre ensuite les métiers à tisser et les femmes qui y confectionnent des écharpes ou des nappes. L’outil en lui-même est plutôt complexe (et plutôt beau) : de nombreux leviers permettent de décaler plus ou moins la broche de tissage et de réaliser ainsi les motifs.
La visite est vraiment intéressante et l’on prend bien le temps de faire notre petit tour. À la fin de celui-ci, on récupère nos vélos et on termine notre tour de l’île avant de reprendre le ferry.
On revient finalement sur Phnom-Penh en milieu d’après-midi et on se pose pour boire un verre avant d’aller rendre nos vélos.
Le lendemain, départ pour Kampot et la côte sud du pays.
Le reste des photos sont par là :
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