Après 4 jours passés à Luang Prabang, il nous vient l’envie de nous bouger un peu. Avant de descendre vers le sud du pays, on se décide à faire un passage dans le nord. Le 30 janvier, nous sommes donc confortablement installés sur les strapontins d’un mini-mini-bus en direction de Nong Khiaw. On atteint le village en fin d’après-midi et on se met en quête d’une guesthouse pour passer la nuit. On se trouve une chambre pas trop chère et on y pose nos sacs avant de ressortir vadrouiller dans les rues. On a vite fait le tour du petit village, très touristique mais sympa. Petite déception tout de même : pas de stands de street-food, uniquement des petits resto. On rentre se coucher après un superbe repas, d’une originalité sans précédent : riz et pâtes aux légumes.
Nong Khiaw : on explore les alentours
Le lendemain de notre arrivée, on prend notre temps le matin et on en profite pour quitter notre chambre/réfrigérateur et changer de guesthouse. On s’en est rendu compte la veille au soir mais on espérait que ça changerait: le froid et le voile nuageux restent présents (sans déconner on avait bien perdu l’habitude du froid et ça fait bizarre quand il te tombe sur le coin du nez). Après avoir retrouvé une chambre pour 2 nuits, on se bouge en fin de matinée pour aller manger. Étant donné que la street-food n’est pas au rendez-vous, on se fait un peu plus plaisir sur les plats et on fait péter les 2€50 par personne. Résultat : pad-thai super bon et curry de tamarin et lait de coco délicieux.
D’aplomb après ces bons petits plats, on part se promener dans la campagne en direction de grottes dont on nous a parlé (pas vraiment l’envie de les visiter mais c’est sympa d’avoir un objectif quand on marche). On prend le temps de tester plusieurs sentiers de traverse avant de faire demi-tour lorsque l’on tombe nez-à-nez avec des rivières ou que l’on entend un coup de fusil relativement proche (pas mal de chasseurs dans le coins et on n’est pas trop chauds de la balle perdue).
On arrive finalement aux grottes et on fait notre dernier demi-tour de la journée, direction le village.
Nong Khiaw : on grimpe au viewpoint
Pour notre 2ème journée, on se lève plus tôt pour se rendre en haut d’un viewpoint (point de vue). A 7h on quitte donc la chambre et on se lance à l’assaut de la colline (on aura mené pas mal d’assauts pendant ce petit tour du monde, et ça risque de continuer).
Petit aparté “historique” : les gentillesses américaines aux Laos
Parce que, en arrivant au début de la randonnée, il nous est sympathiquement conseillé de ne pas nous éloigner du sentier sous peine de … se perdre? Se faire manger par un python de la forêt amazonienne loin de chez lui? Non non, juste de marcher sur une bombe.
Le Laos est le pays le plus bombardé de l’histoire. Durant la guerre du Vietnam (pas du Laos hein, et quand bien même) les américains auraient largué plus de 260 millions de bombes sur le pays. Parce que les mecs font toujours dans la demie mesure. Aujourd’hui, 30% de ces bombes (qui n’ont pas explosé) sont encore enfouies dans les sols laotiens.
Fin de l’aparté
La pente est plutôt raide et l’on met une petite heure à parcourir les 2kms (et les 500m de dénivelé) et atteindre le sommet.
Là-haut (quoi ?! Kévin est une fille?!), on tombe sur une colonie de français, avec qui on sympathise, et, effectivement, sur un superbe point de vue. D’ici, on embrasse toute la vallée, le village ainsi que la Nam Ou glissant tranquillement dans son lit.
On reste à papoter et à échanger nos histoires pendant 2h avec les uns et les autres puis on redescend gentiment la pente. On rentre en fin de matinée à la guesthouse, on s’y pose et on ne ressort que pour manger. L’après-midi, on reste tranquilou-bilou en session lecture/écriture/série et on profite de la fin de journée pour aller réserver nos tickets de bateau pour le lendemain.
Muang Noï : posage des sacs et randonnée
Le lendemain de notre réservation de tickets pour Muang Noï, on se pointe à la jetée un peu avant le départ.
On y retrouve nos compères croisés au viewpoint la veille. Au final, on se suivra jusqu’à la même guesthouse dans le village suivant. La petite croisière sur la Nam Ou dure un peu plus d’une heure et l’on a le temps d’apprécier le paysage (et de se les cailler méchamment).
On atteint le débarcadère en fin de matinée et l’on se met en recherche d’une auberge où poser nos sacs et nos fesses.
On traverse la totalité du village (comme ça, ça fait genre, mais en vrai il n’y a, grosso modo, qu’une seule rue de 500m) sans trouver notre compte. On s’apprête à recommencer dans l’autre sens lorsque l’on retombe sur certains du groupe rencontrés ci-dessus. Ils ont récupéré l’adresse d’une guesthouse à Nong Khiaw (la soeur d’une dame chez qui ils allaient manger si nos souvenirs sont bons) et on leur emboîte le pas. On se retrouve rapidement dans une petite chambre avec terrasse donnant sur la rivière : au poil.
Après y avoir déposé nos sacs, on se retrouve tous dans la rue (une petite quinzaine) à la recherche de notre pitance du midi. On trouve rapidement un petit restau désert et l’on s’y installe après s’être arrangé une grande tablée. Rebelote les histoires, les expériences et l’on finit par aborder les plans prévus pour l’après-midi. À la sortie de table (15h, bonjour l’après-midi), on se lance presque tous dans une randonnée vers un des village situé à 6km dans les terres. On se retrouve finalement, 2 km plus loin, à 6, accompagnés de Manon, Marion, Léo et Clotilde (nous recroiserons d’ailleurs les 3 premières lors de notre halte à Vangvieng). La balade est vraiment chouette: on traverse des rivières et des rizières (qui ne sont pas en culture à cette époque de l’année) et on apprécie le paysage karstique proposé par la campagne.
On atteint le village de Houey Bo vers 17h, on prend le temps d’un café dans le seul restau du village et l’on se lance sur le chemin du retour : il s’agirait (non! pas de grandir. Les références OSS 117 sont trop nombreuses et faciles à placer, désolé) de ne pas traîner car la nuit tombe à 18h. Le sentier est quasiment le même qu’à l’aller donc on ne se perd pas mais on n’empêche pas la nuit de nous rattraper. On n’arrive Muang Noï que vers 19h, en faisant une partie du chemin à la lumière des frontales (dommage d’ailleurs que le ciel soit si couvert, sinon on aurait pu le faire sous une couverture d’étoiles). Le temps de prendre une bonne douche mi-chaude mi-raisin (avec la nuit, revient très vite le froid) et on s’attable pour un rapide dîner avant d’aller nous coucher pour une nuit que l’on estime méritée.
Muang Noï : randonnée bis
Pour notre deuxième journée dans le village, on s’échappe encore dans la campagne environnante. Nous avons perdu nos compères de marche, rentrés à Nong Khiaw, mais on se dirige vers 2 villages que nous n’avons pas eu le temps d’atteindre la veille. On retraverse des paysages quasiment semblables à la veille, des rivières toujours aussi fraîches, et l’on atteint le 1er village à 12h.
On y fait un petit tour, et on se pose dans un mini restau pour manger. Refais après notre assiette de riz, on reprend la route jusqu’au second village (finalement pas très loin de celui de la veille). Encore une fois, le tour est rapidement fait (désolé mais on n’a pas pris de photos, pas toujours évident de prendre des gens chez eux) et l’on rentre tranquillement à Muang Noï. On aura passé la journée à faire nos 20 bornes. De retour au village, on demande à quelle heure est prévu le bateau vers Nong Khiaw (9h30 si ça vous intéresse), on prépare nos sacs et on va se manger un morceau avant de passer notre dernière nuit.
Bonus : escale à Vangvieng
Après avoir rejoint Nong Khiaw en bateau, nous prenons directement un mini-bus pour nous rendre à Luang Prabang. On y fait une pause pour la nuit (on récupère une connexion potable le temps de mettre un article en ligne) et l’on reprend un mini-bus le lendemain matin à 6h pour Vangvieng. On y arrive en milieu de matinée et on se tape la ville en long en large et en travers pour se trouver une guesthouse pas trop chère. Ici, on croise énormément (mais genre énormément) de touristes occidentaux et coréens, donc les prix s’alignent en conséquences. Après avoir finalement dégoter une perle rare (70 000 kips la nuit), on y pose nos sacs et on ressort manger. Pour nos 3 jours en ville, le menu sera composé quasi-uniquement de sandwich chaud proposés aux étals de streetfood.
Le lendemain de notre arrivée, on sort à 10h de l’auberge, direction … un viewpoint. On laisse tomber les conseils vélos ou scooters, et, armés de nos petits pieds on se lance sur la route s’éloignant de la ville. On se fait doubler par des dizaines de coréens au volant de leurs buggys (apparemment une des grosse attraction du moment) et on tombe sur une de nos nouveau moyen de transport fétiche : le motocumorque (voir plus bas).
Des viewpoints, il y en a pas mal autour de Vangvieng, mais on n’a pas le temps de tous se les faire, donc on en veut un qui vaille vraiment le coup. Après 5km, on tombe sur une pancarte en indiquant un. On se rend au guichet où l’on apprend que le sommet s’atteint en 20min. On reste dubitatif, on s’attendait à quelque chose d’un peu plus coriace (c’est que ça se mérite un panorama). On scrute donc un peu les alentours et on remarque que l’on a dépassé une colline bien plus haute que celle devant laquelle on se tient, avec au sommet une petite cabane qui donne bien envie. Ni une ni deux on fait demi-tour, et l’on rejoint la nouvelle guérite de “péage”. Ici, il faut 40min pour atteindre le 1er palier et 1h30 pour le second : Ah oui, ça correspond un peu plus à ce qu’on se disait. On paye les 10 000 kips d’entrée (petit rappel, environ 1€) et on se lance dans une énième assaut (encore et toujours). On voulait du plus costaud, on trouve du plus costaud. Le chemin monte à pique quasiment tout le long, on traverse des éboulement en veux-tu en voilà et on “su comme des petits poneys” (expression que Noémie tente tant bien mal de démocratiser).
On arrive au 1er palier après 45min où l’on fait une petite pause dégustation de paysage avant de continuer notre ascension.
On atteint le second palier après 45 nouvelles minutes de marche sur un “sentier” qui fait parfois office de piste d’escalade (mais bon les types sont sympas ils ont posés des cordes et des rambardes en bambous qui se déchaussent). On se pose dans la petite cabane que l’on devinait d’en bas et on déguste les sandwichs, pris en ville avant de partir, devant la superbe vue de la vallée.
Notre pique-nique terminé, on rechausse nos sabots d’alpinistes et l’on “dévale” la pente. Il nous faut quasiment 1h pour retrouver le départ de la grimpette (certains passages sont plus compliqués à descendre qu’à monter). On file ensuite vers la ville avec comme objectif … un bon jus frais et une bonne bière ! Bille en tête, on débarque en ville vers 16h et l’on tombe sur Manon, Marion, Leo et Michael qui viennent d’arriver de Luang Prabang. On va tous donc se poser dans un bar, apparemment tout le monde avait à peu près le même objectif. On passe finalement la soirée (qui va s’avérer quelque peu trop alcoolisée) en changeant 2 ou 3 fois de bars. Le truc, à Vangvieng, c’est que 3 bars se relaient et offrent des consommations gratuites (oui oui oui, des verres de whisky que tu ne payes pas jeune padawan) tout au long de la soirée. Autant dire qu’à 0h00, la limite est largement atteinte (plus pour Pierre que pour Noémie, qui, drôle d’idée, n’aime pas trop le whisky).
La journée du lendemain sera donc d’une impressionnante inefficacité. Séries/décuvage/sandwich, on retrouve Marion et Michael en fin d’après-midi pour aller boire un jus de fruits (plutôt appréciable et réparateur) et papoter au bord de la rivière.
On finit la soirée par … un sandwich et une pause non-alcoolisée au bar histoire d’être d’attaque pour notre journée transport du lendemain.
Direction Thakhek!
Pour le reste des photos, faites-vous plaisir par ici:
La Gouge
Comme dirait papi bernard…..je vais me coucher moins con ce soir. Maintenant je sais ce que karstique veut dire 😁
Papi et mamie
Nous sommes très content d’avoir de vos nouvelles.
Profitez bien.
Gros bisous